Enceintes connectées, caméras de surveillance, ampoules “intelligentes”, babyphones… Les objets connectés se sont imposés dans le quotidien des Français.
Mais derrière leur côté pratique se cachent de réels risques : beaucoup d’appareils sont vulnérables, mal suivis ou gèrent les données de façon opaque.
Ces dernières années, les alertes se multiplient : selon l’ANSSI, Cybermalveillance.gouv.fr, UFC-Que Choisir ou des chercheurs en cybersécurité, certaines marques et certains modèles sont à fuir pour éviter le piratage, l’espionnage ou le vol de données personnelles.
Vous souhaitez savoir concrètement quels types d’objets connectés posent le plus de problèmes au quotidien ? Découvrez aussi notre sélection des 5 objets connectés à éviter absolument en 2025.
Dans ce dossier, découvrez :
- Pourquoi certains objets connectés sont risqués
- Les marques et modèles signalés par les experts (avec exemples et preuves)
- Comment repérer un produit dangereux AVANT l’achat
- Quelles alternatives fiables choisir pour s’équiper en toute confiance
- Les réponses aux questions les plus fréquentes
Ce guide se concentre sur les marques et fabricants identifiés comme risqués selon les organismes spécialisés en cybersécurité.
1. Pourquoi certains objets connectés posent-ils problème ?
Un marché en explosion… et pas toujours contrôlé
En 2025, le nombre d’objets connectés dépasse 450 millions en Europe.
Caméras, prises, serrures, enceintes, balances, alarmes… Les prix baissent, l’offre explose, mais la sécurité ne suit pas toujours.
Les organismes comme l’ANSSI ou Cybermalveillance.gouv.fr tirent la sonnette d’alarme : la majorité des failles de cybersécurité “à domicile” passent aujourd’hui par ces objets.
Les causes principales :
1. Absence de mises à jour
Beaucoup de fabricants (notamment les marques “no name” ou venues de l’étranger) ne proposent aucune mise à jour du logiciel (firmware).
Un appareil acheté en 2023 ou 2024 peut donc présenter les mêmes failles, jamais corrigées.
2. Logiciels et applications non sécurisés
Certaines applis (caméras, ampoules, enceintes…) sont mal codées : mots de passe faibles, absence de chiffrement, stockage des vidéos sur des serveurs à l’étranger…
Les hackers n’ont souvent qu’à scanner les adresses IP pour trouver des objets accessibles à distance.
3. Manque de contrôle des données
Images, sons, habitudes de vie : beaucoup d’objets transfèrent ces données à des serveurs situés hors Europe, sans information claire, ni respect des normes RGPD.
4. Disparition rapide des marques
De nombreux modèles sont commercialisés sous des dizaines de noms différents (V380, YCC365, “WiFi Camera”, etc.), puis la marque disparaît : plus aucun support, pas de SAV, pas de correction de bug.
5. Absence de label ou de documentation
Certains produits sont vendus sans marquage CE, sans notice en français, sans documentation technique.
Difficile de savoir ce que l’appareil fait réellement, ou comment il est censé protéger votre vie privée.
Exemples concrets :
- En 2024, une vaste opération menée par l’ANSSI a révélé des dizaines de marques de caméras “no name” piratables en quelques secondes, sans mot de passe ou avec un mot de passe universel.
- L’UFC-Que Choisir a testé des babyphones connectés : 70 % d’entre eux étaient vulnérables à l’espionnage ou à la prise de contrôle à distance.
- Plusieurs enceintes vendues en ligne transmettaient l’audio en continu vers des serveurs hors Europe, à l’insu de l’utilisateur.
2. Marques et modèles à éviter : les noms qui reviennent dans les alertes 2024–2025
Les produits les plus signalés selon l’ANSSI, l’UFC-Que Choisir et Cybermalveillance.gouv.fr
A. Les “no name” : caméras, babyphones, enceintes à très bas prix
- Ces appareils, souvent achetés sur Amazon, AliExpress, Wish ou Cdiscount, portent des noms génériques (“WiFi Camera”, “Smart Home”, “IP Cam”, “Mini Cam”, “HD1080p”…).
- Ils sont fréquemment rebrandés : un même produit peut être vendu sous une dizaine de marques différentes (ex : “V380”, “YCC365 Plus”, “Tuya Smart”, “FREDI”, “Hiseeu”, “ESCAM”, “Sricam”…).
Problèmes constatés :
- Pas de mises à jour logicielles ou firmware.
- Applications mobiles retirées des stores, mal notées, ou contenant des publicités et du tracking.
- Données transmises sans chiffrement, facilement interceptables.
- Mots de passe usine inchangés, parfois impossibles à modifier.
- Serveurs de stockage situés en Chine ou dans des pays hors UE.
- Support et SAV inexistants après quelques mois.
Exemples récents (2024–2025) :
- Caméras V380 et clones : des chercheurs en sécurité ont démontré qu’il était possible d’accéder à des flux vidéo sans autorisation, parfois simplement avec un scan d’adresse IP.
- YCC365 : plusieurs médias français et européens ont relaté la diffusion involontaire d’images privées sur des forums publics ou réseaux de pirates.
- Babyphones “no name” : en 2025, l’UFC-Que Choisir signale que certains modèles laissaient le micro actif et l’audio accessible à distance, sans notification aux parents.
B. Les marques peu connues ou inconnues, même en grande surface
Certains lots vendus en supermarché, sur les marketplaces ou lors de ventes privées comportent des produits sans marque claire, parfois importés en masse.
Conseil : vérifiez systématiquement la notice, la présence d’un site officiel, et la politique de sécurité/mises à jour avant l’achat.
C. Les montres et gadgets pour enfants
- Beaucoup de montres GPS enfants, trackers d’activité, ou gadgets “éducatifs” vendus à moins de 40 €, ont été épinglés par des chercheurs pour absence totale de chiffrement ou possibilité d’écoute à distance.
- Marques à surveiller : “Wonlex”, “Q50”, “Ticwris”, “Karaforna” (liste évolutive, toujours vérifier sur Cybermalveillance).
D. Exemples de failles publiques recensées
- Caméras IP piratées en série : Selon Zataz (2024), des milliers d’objets “cloud” exposaient leur accès en ligne par absence de mot de passe, avec la possibilité de consulter, télécharger ou effacer les enregistrements.
- Prises et ampoules connectées : Certaines ampoules “intelligentes” pouvaient être détournées pour attaquer le Wi-Fi domestique ou ouvrir des ports réseaux à distance (source : NextInpact, février 2025).
Bon à savoir :
Même de grandes plateformes n’effectuent pas toujours de vérification sécurité sur les objets vendus. Les tests et alertes publics (ANSSI, UFC-Que Choisir, Cybermalveillance, Zataz…) restent la meilleure source pour vérifier la fiabilité d’une marque.
3. Comment repérer un objet connecté risqué ? (méthode et check-list avant achat)
Face à la diversité de l’offre, il n’est pas toujours évident d’identifier un appareil dangereux au premier coup d’œil. Voici la méthode utilisée par les experts et les indices concrets à surveiller avant d’acheter :
A. Vérifiez la marque et la réputation
- Existe-t-il un site officiel ? Un produit sans site, sans documentation claire, ou dont le fabricant est introuvable sur internet, est à éviter.
- La marque est-elle mentionnée dans des comparatifs, tests indépendants, ou alertes de sécurité ? Faites une recherche rapide sur Cybermalveillance.gouv.fr, UFC-Que Choisir, Zataz ou NextInpact.
B. Regardez la politique de mises à jour
- L’appareil bénéficie-t-il de mises à jour logicielles ? Un bon fabricant annonce les mises à jour et corrige rapidement les failles.
- L’application mobile liée au produit est-elle régulièrement mise à jour ? Vérifiez la date de la dernière version sur l’App Store ou Google Play.
C. Analysez la documentation et la conformité
- Présence du marquage CE (indispensable pour la vente légale en France/Europe)
- Notice en français, documentation technique claire sur la sécurité des données, informations sur la protection de la vie privée (RGPD).
- Liste des permissions demandées par l’application : trop d’autorisations peuvent être un signal d’alerte.
D. Vérifiez les avis et retours utilisateurs
- Consultez les avis récents sur plusieurs sites (Amazon, Fnac, forums spécialisés, tests YouTube).
- Attention aux avis très brefs ou sur-notés, qui peuvent être artificiels.
- Cherchez les mots-clés : “problème de connexion”, “pas de mise à jour”, “application retirée”, “support inexistant”.
E. Méfiez-vous des prix anormalement bas
- Si le prix est bien inférieur à celui d’une marque reconnue, posez-vous la question : est-ce au détriment de la sécurité et du suivi ?
- Un objet connecté ne doit jamais être choisi uniquement pour son prix, surtout s’il accède à votre réseau domestique.
F. Utilisez les bases publiques de signalement
- Avant achat, faites un tour sur les bases d’alertes (ANSSI, Cybermalveillance, UFC, forums de consommateurs) pour vérifier si la marque ou le modèle a déjà posé problème.
Astuce pratique :
Avant d’acheter, tapez simplement le nom du produit + “faille” ou “sécurité” dans un moteur de recherche.
Si plusieurs résultats font état d’incidents récents ou de piratages, passez votre chemin.
4. Quelles alternatives fiables choisir ? (marques, labels, conseils d’achat, bonnes pratiques)
Face à la méfiance envers certains objets connectés, il existe heureusement des marques reconnues pour leur sérieux, leur suivi des mises à jour et leur respect de la vie privée. Voici comment faire le bon choix en 2025 :
A. Privilégiez les marques réputées et le suivi sécurité
Quelques exemples de marques qui s’illustrent régulièrement dans les tests indépendants et recommandations d’experts :
- Netatmo (français, caméras et capteurs, mises à jour régulières, hébergement en Europe)
- Philips Hue (éclairage connecté, protocole sécurisé, suivi long terme)
- Arlo (caméras, stockage cloud sécurisé, SAV réactif)
- Bosch Smart Home (gamme domotique complète, conformité RGPD)
- Somfy (alarmes, volets connectés, serveurs en France/Europe)
- Google Nest, Amazon Echo, Apple HomeKit (géants US, mais protocole sécurisé, mises à jour fréquentes, support de la vie privée renforcé)
B. Recherchez les labels et certifications
- Marquage CE obligatoire pour tout objet vendu légalement en Europe
- Labels de cybersécurité (ANSSI, tests UFC, certification “GDPR ready”, etc.)
- Labels de protection des données pour les objets stockant ou traitant des informations personnelles (caméras, enceintes, babyphones…)
C. Consultez les tests et guides indépendants
- UFC-Que Choisir, 60 Millions de consommateurs, 01net, NextInpact : ces médias publient chaque année des dossiers sur la sécurité réelle des objets connectés.
- Sites officiels d’aide et d’alerte (ANSSI, Cybermalveillance.gouv.fr) pour les mises en garde récentes.
D. Bonnes pratiques d’achat et d’installation
- Vérifiez toujours la disponibilité d’un SAV français ou européen.
- Privilégiez les modèles pour lesquels les mises à jour de sécurité sont garanties au moins 2 ans.
- Après achat, modifiez immédiatement les mots de passe par défaut et vérifiez la configuration des accès distants.
- Installez les objets sur un réseau Wi-Fi “invité” séparé du reste de vos équipements sensibles (PC, smartphones…).
- Désactivez les fonctions inutiles (micro, partage à distance) si vous ne les utilisez pas.
E. Préférez les achats en France ou sur les boutiques officielles
- L’achat sur les sites officiels ou chez des distributeurs reconnus garantit une traçabilité, un service après-vente, et un support en cas de problème.
- Méfiez-vous des lots ou des “ventes flash” sur les marketplaces, surtout si la marque est inconnue.
5. FAQ rapide : questions fréquentes sur la sécurité des objets connectés
Puis-je faire confiance à un objet connecté vendu en France ou sur une grande marketplace ?
Pas toujours. La vente en France ne garantit pas le niveau de sécurité : certains produits passent entre les mailles du filet, surtout sur les marketplaces (Amazon, Cdiscount, AliExpress…). Renseignez-vous toujours sur la marque, la présence d’un support, et les tests indépendants.
Comment savoir si mon objet connecté a une faille ?
Cherchez la référence sur des sites comme Cybermalveillance.gouv.fr ou UFC-Que Choisir, et tapez “[nom de l’appareil] + faille” ou “sécurité” dans un moteur de recherche. Si des alertes récentes apparaissent, soyez prudent.
Surveillez aussi les mises à jour proposées dans l’application : l’absence totale de mise à jour est un signal d’alerte.
Que faire si mon appareil est vulnérable ou piraté ?
- Commencez par changer tous les mots de passe et limitez les accès à distance.
- Désactivez les fonctions inutiles (micro, partage cloud…).
- Contactez le support fabricant ou le vendeur : demandez une mise à jour, sinon retournez l’appareil.
- Si la faille est avérée et non corrigée, signalez-la à Cybermalveillance.gouv.fr ou à la DGCCRF.
Existe-t-il des recours si un appareil présente un risque pour la sécurité ?
Oui, vous pouvez signaler le produit aux autorités (DGCCRF, Cybermalveillance), demander un retrait du marché, ou faire jouer la garantie légale de conformité auprès du vendeur en France.
Un objet connecté “peu connu” est-il forcément dangereux ?
Non, certaines petites marques sont sérieuses, mais l’absence de notoriété doit vous inciter à la prudence : vérifiez l’existence d’un site officiel, le support technique, et la réputation auprès des utilisateurs.
Comment se protéger sans tout jeter ?
- Changez immédiatement les mots de passe par défaut.
- Installez toutes les mises à jour.
- Isolez l’objet sur un réseau Wi-Fi “invité” séparé.
- Désactivez ou limitez les accès à distance non indispensables.
Les objets connectés facilitent la vie, mais leur sécurité ne doit jamais être négligée.
En 2025, éviter les marques peu connues ou sans support est devenu un réflexe pour protéger sa vie privée et celle de sa famille.
Avant tout achat, vérifiez toujours la réputation du fabricant, la disponibilité des mises à jour et la conformité aux standards européens.





